Le dictionnaire donne une définition du voyage, voici la première, brute, celle de Larousse.

Action de voyager, de se rendre ou d’être transporté en un autre lieu.

Quelle est ta définition du voyage ?

ta définition du voyage

Et vous, quelle est la vôtre ? Que se cache t-il, pour vous, derrière ce petit mot plein de mystères, aux mille visages, aux mille contours ? Quelle est votre vision du monde qui se trouve derrière votre porte, à portée de main. Voyager est-ce déjà pour certains, découvrir les beautés de la ville que vous habitez, les spécialités culinaires de la région, est-ce faire partit de cette toile des liens invisibles que le temps, la confiance, le partage et l’amitié ont crée entre les gens ?

Voyager, pour moi, c’est découvrir et se découvrir

Lorsque l’on voyage, on n’apprend pas seulement des lieux que l’on visite, des gens que l’on rencontre, on apprend aussi sur nous-mêmes. (à lire : pourquoi tu devrais voyager seul et partir maintenant !) Si l’on se donne la peine d’ouvrir réellement les yeux, si l’on fait le vide et si on écoute les murmures de notre âme face aux beautés que la nature a façonné et que l’homme a créé, on se rend compte de notre petitesse et en même temps, on entrevoit la responsabilité qui pèse sur nos frêles épaules. Seul, nous ne sommes presque rien. Minuscule feuille d’une immense forêt. Fourmi dans la fourmilière qui, tout au long de sa vie, faisant partie d’un cycle, grandit, se reproduit et meurt. Nous vaquons à nos occupations, nous nous soucions de notre petite personne, nous pourvoyons aux besoins de notre famille, nous faisons notre devoir de citoyen.

Et pourtant…

Qui n’a pas marché sur un sentier perdu, par une belle nuit étoilée ou une matinée embrumée, qui ne s’est pas baladé en automne dans un bois aux reflets d’or, qui n’a pas gravit la pente enneigée d’une montagne ou d’une colline, qui n’a pas vu un lever de soleil au bord de l’eau et n’a pas été ébahi et émerveillé par la beauté de ce monde au point d’avoir envie de pleurer ? (à lire : pourquoi j’aime tant la montagne et la randonnée !)

Qu’avez-vous ressenti à ce moment la ?

Moi j’ai ressenti une immense paix intérieure. Mes interrogations, mes doutes, mes soucis, tout s’est envolé, pfuit, partit comme par enchantement. Comme si un océan m’avait vidé de mes préoccupations. Elles me semblaient alors si vaines. J’avais l’impression, aussi petit, aussi insignifiant que je puisse être, que j’avais ma place en ce monde, que ma vie avait un sens, que vivre des moments pareils me donnaient une raison d’être. (à lire : PATAGONIE : et si tu meurs tout là haut ?) Une raison non pas d’exister mais de vivre. De vivre pleinement ces instant durant lesquelles le temps s’arrête et où l’on a la sensation que les plus grands mystères nous seront révélés.

Un jour, nous ne serons plus là. Vous, moi, nos amis, notre famille, nos connaissances, tous, nous retournerons de la où nous sommes venu, la Terre. Elle qui nous a vu naitre, grandir, aimer, pleurer, souffrir puis donner la vie à notre tour, nous verra également mourir, Elle était là bien avant nous, elle sera toujours là après nous. Elle ne cessera pas de tourner après notre départ. Nous ne sommes qu’un soupir de passage dans l’immensité du temps. Un simple clignement de paupière à ces yeux.

Alma Mater. Notre Mère nourricière.

Elle nous a nourrit de sa beauté, de son harmonie, de sa grâce. Nous avons hérité de la parcelle de merveilleux et d’inconnu qui se cache dans chaque jardin, derrière chaque buisson, au fond de chaque ruisseau qui surgit au détour d’un chemin. Le monde cache de multiples bijoux et nous en faisons parti. Nous, simple mortels, nous avons du génie en nous.

Nous avons offert au monde Mozart, Beethoven, Léonard de Vinci, Michel Ange, Chopin, Robin, Zola, Hitchcock, Gandhi… leur création résonneront à jamais dans nos mémoires, leur œuvre laissera à jamais une trace des prouesses dont nous sommes capables, témoignage de notre talent commun, en tant qu’espèce humaine. Tant qu’il y aura quelqu’un pour se souvenir, alors, la création de ces hommes sera éternelle.

Et pourtant…

Lorsque je vois tout ce que nous recevons sans rien donner en retour, toutes les richesses que nous exigeons sans contrepartie, que nous arrachons sans un merci aux terres surexploités, la capacité de nuisance dont nous sommes capables d’user et dont nous abusons chaque jour, en silence… j’ai peur. J’ai peur que les merveilleuses rencontres que j’ai pu effectuer, que les merveilleux lieux que j’ai pu visité, j’ai peur que la réflexion que j’ai pu avoir sur moi-même perché là-haut sur ma colline s’évanouissent et disparaissent un jour, pour moi, pour vous, pour nos enfants…

Quelle sera leur définition du mot “voyager” lorsqu’il n’y aura plus de lieu où partir ? Quelle sera leur regard sur leur monde lorsque sa pureté ne sera préservée que dans des parcs sous verre, comme une vieille boule souvenir sur le coin du bureau… Je n’ai pas de réponses à offrir, j’ai juste ma simple réflexion à vous faire partager. Que pouvons nous faire pour que, même en voyageant, nous qui nous appelons citoyens du monde, nous puissions préserver et entretenir la richesse que l’on a eu la chance de découvrir encore intacte ? Comme je suis un optimiste dans l’âme, j’ai donc foi en la nature humaine et en notre capacité à rebondir… une esquisse de solution peut se trouver n’importe où, à la terrasse d’un café, en réunion de soirée, en commentaire de blog voyage … 😉

En guise de point final, pour ne pas finir sur une note morose. vidéo sur l’éloge de l’optimisme… car j’oubliais, c’est aussi avoir le sourire 😉 Si tu as quelques moments, je serai ravi de savoir quelle est, cher lecteur, ta définition du voyage !

Éloge de l’optimiste