Qu’importe ta situation, ils souhaiteront que tu ne partes pas, mais tu leur diras…
Que pour toi il est venu le temps. Le temps de partir. Temps de filer au loin. Temps de voir, d’explorer ce monde et de t’explorer toi-même à travers le voyage. La route est devenu pour toi un aimant, un amant à satisfaire. Et même s’ils ne comprennent pas. Même s’ils ne te comprennent plus. Ou que tu ailles, que tu partes quelques semaines, quelques mois, ou pour 10 ans. Peut-être même, jamais tu ne reverras ces terres qui t’ont vu naître. C’est ainsi. C’est ta vie. Cela reste ton choix. Et ce choix est fait de peut être, de possibles, d’inconnus. Et aujourd’hui, tu as décidé qu’il est constitué d’ailleurs. Ne laisse personne dicter ta vie, tes envies, ta destinée car tu n’en as qu’une. Construits ton rêve et non celui des autres.

Un mur aujourd’hui vous sépare. Car, toi, dans ton esprit, tu es déjà au loin. Et “eux” ta famille, tes amis, tes collègues, la personne qui parfois partage ta vie ne comprennent pas cette soif d’aventures. Ils ne comprennent pas cette envie de nouveaux horizons, d’un lendemain peut-être différent, d’un futur peut-être meilleur. Ils sont englués dans la monotonie de leur quotidien et toi tu veux déployer tes ailes.

Cependant, sache qu’un jour, chère âme voyageuse, ils comprendront. Crois-moi, un jour, ils te comprendront.

Mais aujourd’hui, ils te diront…

Il te diront… Tu es trop jeune, tu ne peux pas encore voyager

Ils te diront que viendra le temps. Que viendra le “bon moment”. L’expérience peut-être. Ils te diront de grandir ! De ne ne pas faire l’enfant. D’être raisonnable. Ne ne pas être égoïste. Ne ne pas être individualiste. D’arrêter de rêvasser. De te mettre à travailler. De prendre enfin tes responsabilités. Ils te parleront de ton stage/ta promo/ton boulot. Ils te diront qu’il faut que tu comprennes… Ils te demanderont d’être sérieux. D’être patient. Ils te diront de penser à ta carrière, penser à tes parents, penser à tes futurs enfants. Penser à l’investissement en ton avenir. Penser à ton CV, penser à ton employabilité. Ils te diront de ne pas faire l’enfant gâté. De penser à ton devoir envers la société. Penser à t’insérer.

Pourquoi devrais-tu t’ouvrir de nouveaux horizons, explorer tes limites ? Pourquoi devrais-tu combler tes lacunes en langues, combler le gouffre culturel entre ce que tu crois connaître et le réalité ? Pourquoi, au fond, risquer de saisir les opportunités qui viendront peut-être à toi sur la route ? Nouer des contacts, travailler ou te décider d’étudier à l’étranger ? Quel avenir t’attend, dans ce monde inconnu ?

Tu ne le sais pas. Je ne le sais pas. Mais eux non plus. Et c’est pour cette raison que tu dois partir. Pour ton propre savoir, ta propre expérience, pour te réaliser à travers ce désir d’ailleurs.

Chaque grand voyageur a fait, un jour, un premier pas. A toi de faire le tien.

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Ils te diront… Tu es trop vieux, tu ne peux plus voyager

Ils te diront que ce monde est dangereux. Si dangereux. Car les saints médias nous l’ont dit. La radio l’assène haut et fort, dans les journaux, on le lit. Attentats, assassinas, guérillas, mieux ne vaut-il pas rester au chaud chez soi ? Et puis on te rappellera ta santé fragile, il y aura forcément des complications. Tu le sens, tu le sais. Étant jeune, c’était un autre deal, mais maintenant, avec tes articulations… et puis on te dira que voyager coûte cher. Il ne vaut mieux pas gaspiller sa retraite, si retraite il y a. Même si ailleurs tu pourrais vivre plus dignement avec moins. On te dira qu’il faut aider ton petit neveu, le jeune, avec ses études et la crise, et l’emploi qu’il n’a pas. Il est criblé de dettes. Non, tu comprends, on te dira que ce n’est plus le moment. Si on veut faire de vieux os, il vaut mieux être sage. Et puis tu ne parles aucune langue. A part le français, quelques mots en russe, vodka peut être ? Tu bafouilles à peine l’anglais. Non, on te dire qu’il faut être jeune et polyglotte pour voir le monde de nos jours. Tout va si vite, tout va trop vite pour vous. Il ne reste plus qu’à creuser ta tombe et attendre la mort.

Pour de nombreuses personnes âgées, le corps peut encore, le corps peut toujours mais on vous plante de force dans l’esprit que vous êtes devenus inutiles, défaits, obsolètes. Et certains commencent à y croire et, comme les mots ont un vrai pouvoir, ils deviennent peu à peu les êtres faibles et dépendants qu’ils redoutaient. Comme des consommables que l’on jette. Rappelez-vous, à tout âge, est permis la rébellion. Non, l’humain n’a pas une date de péremption. Dans certaines tribus, on pleure la mort d’une personne âgée car c’est un savoir, une expérience, une sagesse de vie qui disparaît. Notre société pousse des cries d’orfraie aux premières rides, signes de déchéance. Le jeunisme est la nouvelle religion. Mais ce dogme n’est pas vérité absolue. je n’ai pas peur de la mort, ni peur d’être vieux. Mon unique peur est de ne pas vivre assez !

Sur la route, le corps du voyageur vieillit sans doute mais son âme fleurit à chaque pas. Que fleurisse la vôtre… vous irez peut-être plus lentement, avec plus de pauses, mais rien ne vous empêchera d’avancer, de rêver, d’aimer comme à l’aube de vos 18 ans. Ne pensez pas à ces limites que l’on souhaite vous imposer… les années devant vous sont encore trop longues pour être gâchées devant la télé et le monde au delà de la petite lucarne vous attend.

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On te dira que tu es une femme, tu ne devrais pas voyager seule

“Voyager seule, pour une femme, quelle idée. » Oui, certes, on te parle d’égalité. Mais on te dira que la vie ce n’est pas cela. Que c’est un injuste combat. On te dira que les hommes sont tous des pervers. “Oui, certes, ni ton père, ni tes frères.” Mais très chère, tu vois, on te le formulera peut-être comme cela : “je te parle des étrangers. Il y a plein de violeurs chez eux, ils sont dangereux, tu le sais. Non, voyager, je ne suis pas contre. Mais trouves-toi un copain, pars avec une amie. Pourquoi partir seule, d’où te vient celle lubie? Encore ces idées de féministes dérangées. Elles finissent pas m’agacer à nous asséner leur vérité. Oui je sais, ta meilleure amie est partie. Elle a fait seule le tour du monde et est heureuse ainsi. Mais là c’est une exception. Elle est lesbienne gardon manquée, elle se teint les poils de dessous de bras voyons… qui sur la route voudrait-elle hein ? Et puis toi tu es normale. Non mais sérieusement, as-tu pensé à tous ces gens. Tu connais le climat de ces pays là. Tous ces arabes, ces noirs, ces chinois, ces musulmans, ces américains et leurs flingues. Tu sais, ils ne sont pas comme nous. Pour eux une femme c’est… enfin tu vois, une proie, un objet quoi. Quoi, comment cela je fais des amalgames et raccourcis détestables. Mais non chérie, à la télé, on le dit. Ah non, je t’interdis de parler comme cela. Je suis très tolérante, je suis très ouverte d’esprit et puis je suis ta mère. Je n’ai rien contre nos voisins camerounais et je m’entends bien avec notre avocat juif certes, mais français. Alors Marie-Anne tu me feras le plaisir de ne plus évoquer un voyage humanitaire au Ghana. Il est hors de question que tu fasses ton stage là-bas. Une future médecin n’as pas besoin de risquer sa vie à l’étranger. En France aussi, il y a plein de gens à aider. Quant tu seras en couple, tu feras ton road trip en Amérique, en Asie à la rigueur mais tu m’oublies l’Afrique !”

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On te dira que tu es handicapé, tu ne peux pas voyager

Parce que les gens, parfois, ne voient plus que cela. Ton handicap. Comme si la seule chose qui te définissait est ce qui t’amoindrit. Ce qui t’affaiblit. Ce qui te prive de liberté. Et pourtant, lorsque l’on te parle d’Asie, de Chine, de Japon, de Tanzanie, de Chili, tes yeux s’illuminent. Ils pétillent comme ceux des “biens portants”. Mais les gens oublient. Oublient ou refusent de voir. Voir les deux. Ils oublient qui tu es. Il oublient qui tu étais. Ils ne voient que ce que tu n’es pas. Que ce que tu n’es plus. Je le sais. J’ai fait la même erreur.

Ton souhait de voyage est difficile. Je ne t’apprends rien. Il ne sera pas toujours compris. Il sera sans doute encore moins bien accueilli. Comme toi, d’ailleurs, sur la route… les infrastructures devant encore beaucoup s’améliorer. Le regard des gens également. Ma soeur l’a malheureusement de trop nombreuses fois expérimenté. J’aimerai l’emmener sur la route un jour. Souhait intérieur. Rien qu’une fois. Rien qu’elle et moi. Son traitement et son handicap rendent la chose difficile si ce n’est impossible. Mais ce n’est peut-être pas ton cas. Et puis je garde espoir. D’ailleurs, je ne crois pas à la définition du mot impossible. Toujours les frontières de ce que l’on pense pouvoir réaliser s’agrandissent. Je me nourris de peut-être. Mais d’autres montrent la voie. Concrètement. Ils montrent que si, seul, la volonté ne suffit pas, à deux, parfois, avec beaucoup de courage, avec beaucoup de patience, avec beaucoup d’amour, alors oui, c’est possible. Alors crois en toi, crois en ton rêve: Il y a peut-être un proche capable de relever tous les défis, de lever tous les obstacles juste parce qu’il t’aime et souhaite illuminer ton visage avec un sourire de joie.

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On te dira que voyager coûte cher, on te dira que tu ne peux pas

On te dira que c’est toujours trop cher. Que tu ne peux pas. Mais on oubliera de te parler de ces milliers de possibilités qui te permettront de ne pas te ruiner. Il y en a tant. Couchsurfing, woofing, échange de maison, le stop, les petits boulots sur la route, les 1001 économies qui demain te paraîtront évidentes… Dans ce monde où l’argent est roi et où l’on veut te faire croire que posséder un smartphone à la pomme à plus de 1000 euros est un achat indispensable, pense à ce que tu peux faire avec ces derniers. 1000 euros, c’est pour moi plusieurs mois de voyage en Asie, Amérique du Sud ou en Europe centrale et orientale. Certes, tu n’iras pas dans des hôtels 5 étoiles et tes draps ne seront pas toujours très propres mais les souvenirs que tu ramèneras n’auront pas de prix.

Bientôt 5 ans que je suis blogueur voyageur. Certains croient que je le fais pour l’argent, ou que je viens d’une famille riche. Non, je fais simplement des sacrifices. Je suis expat en Pologne, à Wroclaw, certains mois je ne gagne rien, je ne prépare pas ma retraite car, à ce rythme, je ne ferai pas de vieux os mais je vis intensément. Je ne possède pas grand chose et je ne suis donc pas possédé par les quelques objets qui m’entourent. Je suis libre. D’une liberté inestimable. Je n’ai pas d’ambition de carrière mais j’ambitionne d’avoir une vie riche de souvenirs et de rencontres. Et si tes poches elles aussi ne sont pas toujours pleines, tu verras, sur la route, la vrai richesse consiste en peu de choses. Un lit, un ventre plein et la perspective du lendemain. Ceux qui te donneront le plus ne sont pas les plus riches mais les plus démunis, car ils n’ont rien à perdre et pour eux, ton sourire, le repas qu’ils partagent avec toi vaut toutes les richesses.

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On te dira que tu as une famille, tu n’es pas raisonnable pour vouloir voyager

On te dira que tu as des responsabilités, qu il faut penser au bonheur des enfants, à tes crédits, à l’éducation, à la maison. Pourtant, il y a des familles qui voyagent. Et ces familles qui vadrouillent, moi, voyageur solitaire, me font rêver. L’aventure que doivent vivre les gosses ! Leur épanouissement ici et là. Leurs yeux brillants sur la route. Je les suis d’un oeil presque jaloux. Imaginez leurs souvenirs ! Cela vaut toutes les billes du monde, cela vaut tous les livres de conte…

Mon père veut emmener mon grand-père prendre le transsibérien là où l’histoire l’a, enfant, un jour déporté. Je l’encourage. Cela certainement son dernier voyage. Notre dernier voyage ensemble. Le plus émouvant sans doute. Probablement le plus difficile. Mais c’est aussi la beauté du voyage en famille, de ceux qui nous sont chères. Que cela soit à la découverte de ce monde où d’un retour sur un passé douloureux, ceux que l’on aime sont à nos côtés. Ils partageront nos joies, nos peines, notre excitation. Il me semble que c’est la plus belle école de la vie, de la tolérance. Je ne sais pas quel père je serai mais j’ai envie de transmettre mon amour de la route. Mon amour des gens. Mon amour de cette terre. Parfois j’en discute avec sourire avec ma compagne.

Et si on faisait des enfants pour enfin voyager en famille…

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On te dira que tu es seul, que tu devrais être à deux pour voyager

On te dira que c’est plus sûr. Que vous éviterez les dangers. Qu’à deux, tu ne connaîtras jamais la solitude. Je sais, on me l’a dit, on me le dit et on me le dira encore. Mais ce que l’on ne dit pas, c’est que rares seront, au fond, les jours où tu te sentiras vraiment seul sur la route. Sauf si sans doute tu pars des jours seul affronter les sommets ou les sentiers lointains comme je le fais. Mais là encore, tu pourras toujours partager avec un inconnu quelques mots, quelques sourires voir un repas. Tout nous sépare mais la route nous réunit. Et la route arrivera toujours, particulièrement au moment où tu t’y attends le moins, à croiser ton chemin avec un compagnon qui veut ton bien.

Inspiration

 

Alors je te le dis, compagnon d’aventure, que tu sois seul, vieux, jeune, en couple, fauché, papa, du “sexe faible”, handicapé ou bien portant pars… Pars seul et maintenant ou pars de la manière qui te convient aujourd’hui le mieux. Pars si cette seule idée illumine ton visage d’un large sourire. Pars car la route est belle, la route est longue et la route t’attend.

Ils te donneront mille raisons de ne pas partir. Mais toi, mon ami, tu partiras…
Ils te donneront mille raisons de ne pas être parti. Mais alors, mon ami, tu ne seras déjà plus là.

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