Après notre passage dans le village de Shirakawa-go, nous avons pris la route pour nous retrouver un peu plus tard dans les rues de la petite ville d’Hida Furukawa, toujours en voyage dans la région d’Hida Takayama. Au menu de la visite : dégustation de saké, promenade dans la ville, tour en vélo-rail et dîner dans une superbe ryokan.

HIDA FURUKAWA

On commence notre balade en longeant le canal Setogawa peuplé de carpes koï multicolores. On voit un père qui montre à sa jeune fille comment nourrir les carpes et je ne peux manquer d’immortaliser ce moment adorable. Les guides japonais qui nous accompagnent s’empressent évidemment de nous acheter de la nourriture pour que nous puissions, à notre tour, nous aussi profiter de cette attraction.

On marche ensuite le long d’une allée sous un soleil ardent avec des bâtiments d’un blanc éclatant où sont entreposés des yatai (屋台) ce qui se traduit par échoppe ambulante et stand ambulant (comme pour la street food). Ils les sortent du bâtiment (et les portent sur leurs épaules) lors de processions durant les fêtes Okashi-daiko qui se déroulent du 19 au 20 avril.

Des allées propres MAIS les feuilles sont laissées au pied des arbres. Coïncidences ? Je ne crois pas !

Et voici un métier que l’on ne rencontrera pas souvent en France et, dans tous les cas, pas au coin d’une rue : un cirier. Sa boutique se situe en face de la brasserie de Saké que nous avons visité

DÉGUSTATION DE SAKÉ

De la place du festival située près du temple Seiganji, après avoir dépensé le temple Enkouji, cette marche spirituelle s’encanaille quelque peu puisque nous nous retrouverons dans le temple de la binouze locale : le saké (gros rire gras de Piotr au fond de la salle : mouahahaha).

La brasserie locale Watanabe, où nous effectuons la visite, existe depuis environ 150 ans. (sachant que la plus ancienne, toujours en service est celle de Sudo Honke dans la préfecture d’Ibaraki et elle existe depuis 850 ans! 55 générations de la famille Sudo s’y sont succédées!). Je sens, oui je pressens les questions impatientes de certains « Y’a t’il une dégustation ? »

Je vous réponds : oui. Mais avant, en bon élève studieux, il vous faudra faire preuve d’un peu de patience afin d’en apprendre un peu plus concernant la procédure de fabrication du saké qui se fait, je le rappelle, à base de riz. On a d’ailleurs effectué une seconde dégustation de saké (plus avancée, avec la description de différentes sortes de saké) avec Takayama Sake Tasting qui vous emmènera déguster du saké dans un bar traditionnel japonais : izakaya.

WATANABE SAKE BREWERY
7-7 Furukawacho Ichinomachi, Hida, Gifu 509-4234 ┃ heure d’ouverture 8:30 – 17:00 ┃
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BALADE EN VÉLO RAIL : GATTAN GO

Avant de partir tester le vélo rail sur une voie désaffectée, une attraction familiale très prisée en automne, on déjeune au restaurant Hirounoue où on nous sert des nouilles soba avec une crevette géante façon Tempura. J’étais refait. J’ai d’ailleurs fait une sieste de 15min dans le combi pour digérer.

La balade en vélo rail est ici prisée par tous. Jeunes, moins jeunes, même les animaux de compagnie sont admis. Autrefois utilisée pour acheminer le minerai de la mine aujourd’hui fermée, le réseau est maintenant utilisé dans un but touristique.

RAIL MOUNTAIN BIKE GATTAN GO
1327-2 東雲 神岡町 Hida, Gifu 506-1147, Japon ┃ heure d’ouverture lundi-vendredi. (fermé le mercredi) 10:00 – 14:00, weekend 9:30 – 15:30, ┃
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RYOKAN TRADITIONNEL À HIDA-FURUKAWA

Le soir venu, on se balade à nouveau dans les rues de Hida-Furukawa alors que la nuit tombe peu à peu et que la lumière des lampadaires éclaires les carpes koï qui serpentent nonchalamment dans les cours d’eau le long des petites ruelles.

Pourquoi cette photo ? Elle a un je ne sais quoi. Comme une métaphore de “la nature reprend ses droits” ou une sorte d’harmonie dans le chaos. Une nostalgie dans l’imperfection, un rappel du temps qui passe. C’est comme un abandon de cette vaine lutte de l’aseptisation totale du milieu urbain face à la nature. Par ailleurs, quand je vois la propreté de la ville, je me dis que ce n’est pas laissé ainsi “par hasard”. Cela semble comme un choix conscient, comme ces mini temples que l’on retrouve dans les métropoles japonaises… bref, je trouve cela “beau” et je m’égare.

Je prends quelques photos depuis le pont rouge Imamiya et je capture le soleil couchant sur le temple en bois Honkouji en bois ainsi que le sanctuaire Ketawakamiya. Le temps est maintenant venu de profiter d’un dîner dans une ancienne ryokan. On entre donc dans l’hôtel Yatsusankan existant depuis le 19ème siècle. L’atmosphère et le décor boisé nous emporte dans les vestiges d’une autre époque.

Nous sommes servis par des femmes en kimonos traditionnels. Je file me laver les mains en filant sur les tatamis de bambous et en dépassant les murs décorés de dessins de grues. Même les wc ont droit à des détails discrets mais adorables comme un mini kimonos accroché sur les portes et ce pour les femmes, comme pour les hommes. Je ne peux m’empêcher de prendre quelques photos à la sauvette de nos serveuses en kimono (avec leur permission). Que dire de la vaisselle d’automne et des plats multicolores. Cela me rappelle dans une certaine forme notre dîner dans une ryokan, au Mont Koya San, lors de notre premier voyage au Japon avec Magda même si cela n’était pas le style kaiseki mais Shojoshin-ryori puisque c’était alors des plats végétariens. Je vous avoue sans honte que ces dîners esthétiques font partis des moments que j’apprécie sincèrement dans en mon métier.

Le dîner, de style Kaiseki (懐石) est une forme traditionnelle de repas japonais comprenant une multitude de plats servis concurremment avec une recherche réelle d’harmonie entre la texture, le goût, l’apparence et la couleur de la nourriture à base d’ingrédients frais.C’est l’équivalent de notre haute gastronomie.

Pour la petite anecdote, au repas, on a eu droit à du Fugu aka poisson blog (ou tétrodon) que vous pouvez admirer sur la photo au-dessus. Mais siiiii vous connaissez forcément, c’est ce fameux poisson toxique qui peut vous tuer s’il est mal préparé. Bon, je vous rassure, les conditions pour devenir un chef pouvant préparer le Fugu sont assez drastiques. Concernant le goût est bien… je n’en ai pas souvenir. C’est neutre. En tout cas, cela ne m’a pas laissé un souvenir indélébile mais je ne m’improvise pas non plus fin gourmet. Je crois que tout le frisson consiste à déguster ce plat qui peut vous tuer or je suis toujours là 🙂 (Quoi, qui a murmuré « Et c’est bien dommage » !!!)

YATSUSANKAN
1 Chome-8-27 向町 Hida, Gifu 509-4241 ┃
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PETITE BALADE MATINALE 0 HIDA FURUKAWA

Avant le petit-déjeuner, j’ai trouvé en moi la force pour essayer de capturer les premiers rayons à Hida Furukawa. La petite ville est alors délicieusement calme. Je me suis baladé un peu puis je me suis rendu jusqu’au temple shinto (気多若宮神社) Keta Wakamiya.

Je ne me suis pas trop attardé car je ne voulais pas faire attendre mes collègues pour la cérémonie du petit-déjeuner donc je suis rentré au pas de course sous l’œil quelque peu surpris des quelques étudiants qui débarquaient à vélo jusque la gare pour se rendre à leur collège et lycée. Paisible, encore une fois, c’est le sentiment que se dégage de Hida Furukawa. Je sais que cette atmosphère bien trop calme ne plaît pas forcément aux jeunes qui ont envie de croquer la vie mais la trentaine avancée, je peux vous dire que le coin a un charme fou avec les forêts et collines environnantes qui surplombent la ville. En plus, il y a un grand sentier de randonnée qui traverse la ville pour s’enfoncer dans les montagne et ça, c’est un appel à l’aventure !

HIDA FURUKAWA, INSPIRATION DU FILM Kimi no Na wa 君の名は « YOUR NAME »

Je ne pouvais pas parler de Hida Furukawa sans évoquer Your Name (même si le film est sorti en 2016). Je vous conseille sincèrement le film (trailer en fin d’article). Il est visuellement très beau et l’histoire est touchante. Je l’avoue, je crois que j’ai versé ma larmichette. Oui, je suis faible face aux émotions à l’écran. (j’arrive même à pleurer en regardant des vidéos de gens qui pleurent devant leur écran face à des anime. Je crois que je suis atteints d’une forme avancée de mimétisme émotionnel) Quoiqu’il en soit, pour revenir au film Kimi no Na wa et Hida Furukawa, la gare d’Hida Furukawa se trouve dans l’anime.

Si vous montez sur la passerelle qui surplombe les rails, il y a même l’indication du spot exact pour prendre LA photo. Les fans absolus du film feront évidemment le pèlerinage jusqu’à la gare et visiteront , comme il se doit, également la libraire. (et bien d’autres lieux à retrouver. Voici le lien d’un blogueur anglais qui a effectué le pèlerinage à de nombreux spots : lien .)

Cela me fait penser à ce compte instagram d’une voyageuse allemande qui prend des photos sur les spots tirés de films et série… et qui se nomme (argh, je sais plus!)

Petit aparté, cela me rappelle que j’ai d’ailleurs visité les spots qui ont inspiré la série Game of Thrones en Irlande et j’ai même pu monter sur le trône de fer qui était de passage à Dubrovnik en Croatie… et puis, sans vous mentir, les paysages de Nouvelle-Zélande c’est beau comme dans le Seigneur des Anneaux.

Allez, on revient au Japon et après cette excursion à Hida-Furukawa, je vous emmène dans la ville de Takayama et enfin, on partira à Gero

Trailer your name pour les curieux :


Cet article sur Furukawa a été réalisé dans le cadre d’un reportage suite à l’invitation du bureau touristique d’Hida Takayama. Mon opinion reste personnelle.