L’ego et un ami un peu encombrant qui est là depuis l’enfance et qui a un penchant naturelle vers l’obésité et le franc-parler. Il parle de nous comme si nous étions un autre. Un autre en mieux. Plus fort, plus beau, plus ambitieux que ce que nous semblons être dans la réalité.

L’ego n’écoute que lui-même. Quand je l’écoute, j’ai l’impression de pouvoir devenir ce qu’il croit que je suis. Que ce miroir qui différencie comment je me vois et comment il me voit n’est pas si déformant.

Quand j’écoute mon ego, quand je m’applique réellement à l’écouter, disons le sincèrement, quand je suis à la lettre ses ordres et son emploi du temps tyrannique, alors le fossé entre ce que je suis et ce que je pourrai être diminue. Mais il ne sera jamais réellement franchissable car l’ego continue de creuser pendant que l’on s’apprête à prendre l’élan pour sauter.

L’ego croit et affirme. Le je questionne et doute.

Je n’en serai pas là aujourd’hui si, à un moment donné, je ne m’en crus pas capable. J’aurai hésité à m’entraîner, à marcher si au fond, sans mon ego, je ne me crus pas capable de faire de certains de mes rêves des ambitions réalisables. Difficiles, mais réalisables.

L’ego est un ami un peu trop insistant qui a une forte tendance à être centré sur lui-même.

Le voyage nous ouvre des horizons nouveaux que les réseaux sociaux tendent à fermer. Même si on publie dans le but vertueux d’inspirer son prochain, si jamais notre voix est écoutée et suivie, alors l’ego se nourrit de se succès, tout relatif qu’il soit. Il croît que l’inspiration émane, plus que de nos expériences vécues, de notre propre personne.

L’ego ne devient alors plus simplement cet ami perfectionniste qui nous tire constamment vers le haut, il devient cet ami arrogant bouffi de sa supposée importance.

En voyage, il est important de parfois le faire taire. Croire que le monde tourne autour de nous peut vite amener à de sérieux problèmes.


image : voyage en Norvège