Je me souviens avoir regardé récemment un épisode de Ugly Betty qui parlait de malaria… ou comment faire d’une épidémie mondiale parfois mortelle pour sa population un thème d’article pour un magazine de mode US (les adeptes de la série me comprendront aisément 😉 ). Bref toujours est-il que dans le dit épisode s’installe un débat autour de la définition de ladite maladie. Alors, paludisme ou malaria, même combat?

 

Paludisme ou malaria…that’s the question!

 

Quelques petites infos sur cette parasitose ne seront pas du luxe, surtout si vous avez déjà votre billet d’avion en poche ousi vous comptez faire un voyage dans la corne de l’Afrique (A croire que les maux s’abattent toujours aux mêmes endroits…)

Un peu de SVT pour commencer!

Voici la carte d’identité de notre cher palu :

Classe : Sporozoaire (protozoaire = organisme unicellulaire)

Genre: Plasmodium

Espèces (5 principales) : falciparum, vivax, ovale, knowleski et malariae

(La malaria est donc une espèce et le paludisme en regroupe plusieurs!)

 

Pour les parasitologues en herbe (parce que déjà retenir le nom de toutes ces charmantes petites bêtes relève de l’exploit!), essayons d’expliquer un peu le mécanisme de contamination et d’action de Plasmodium.

Chaque parasite ayant un vecteur, celui de notre bestiole revêt le doux nom d’Anopheles. Il s’agit d’un petit moustique sévissant dans les régions tropicales, notamment dans les endroits bordés de cours d’eau, rizières et autres marécages.

La femelle pique la nuit l’imprudent humain et inocule des larves que l’on nomme sporozoïtes, qui se multiplient dans le foie de son hôte (Je préviens pour ceux qui comptaient bientôt se mettre à table, c’est le moment de changer de site internet… et d’y revenir plus tard quand vous serez en quête de sensations plus exotiques 😉 )

Puis, les cellules du foie relâchent ensuite des mérozoïtes (mode évolution!) qui pénètrent dans les hématies (ou globules rouges si vous préférez) et entament un cycle de maturation en passant par plusieurs stades – dont je vous épargnerez le nom pour éviter de rendre un article rébarbatif digne d’un cours de lycée. Ce cycle varie de 24 à 72h selon les expèces.

 

Cliniquement, ce qui doit vous inquiéter et vous faire consulter un médecin, c’est l’apparition de toute fièvre en retour de voyage et ce jusqu’à 3 mois après votre retour.

Le paludisme peut également s’accompagner d’autres signes non spécifiques comme la diarrhée ou l’ictère (jaunisse si vous préférez).

 

Parmi les espèces sus-citées, une seule peut être responsable de ce qu’on appelle le neuropalusdisme : Plasmodium Falciparum. Elle se distingue des autres par l’apparition de troubles de la conscience, pouvant aboutir au coma et nécessite une prise en charge en urgence. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une prophylaxie anti-paludéenne est nécessaire avant tout voyage dans les zones à risque.

 

… Et de prévention pour terminer!

 

Comme je l’avais déjà décrit dans un précédent article, les conseils de prévention simples sont les suivants :

 

méthode chimique :

1) Armez vous de vos insecticides anti-moustiques en application cutanée (Attention à bien choisir, la marque, ils sont pas tous équivalents et doivent être homologués => le répulsif 3535 est réputé comme efficace, je ne citerais pas de marques!)

2) Et SURTOUT, j’insiste sur ce point pensez à prendre tous les soirs votre chimioprophylaxie anti paludéenne. Celle ci doit être adaptée à la zone de chloroquinorésistance vers laquelle vous allez voyager. Pour info, la chloroquine est le premier traitement anti-paludéen a avoir vu le jour historiquement, jusqu’à ce qu’apparaisse justement une résistance du parasite dans certaines régions. Pour les régions de type 3 (risque le plus important, que l’on trouve dans la plupart des régions d’Afrique Noire, on conseillera plutôt l’atovaquone-Proguanil (ou Malarone) ou la doxycycline.

L’avantage du premier, c’est qu’il est généralement mieux toléré et se prend moins longtemps (7j après le retour) mais plus cher (environ 40€ la boîte!) alors que le deuxième est beaucoup moins cher (3 à 7€ la boite) mais expose à un phénomène de photosensibilité (donc prenez le soir pour limiter les dégâts) et se prend sur une période plus longue après le retour (1 mois)

Un bon moyen pour ne pas l’oublier : programmez un réveil (et les garçons comprendront enfin ce que c’est de prendre la pilule! 🙂 )

A noter que chez la femme enceinte, les voyages en zone 3 sont déconseillés, les anti-paludéens sus cités sont à éviter également (surtout pour la doxycycline mais c’est aussi vrai pour la malarone)

 

méthode mécanique :

1) portez des vêtements longs dès le coucher du soleil, imprégnés si possible!
2) dormez sous une moustiquaire imprégnée de répulsifs insecticides
3) Pour le coup, on n’entend pas vraiment l’anopheles s’approcher et nous piquer, donc ceux qui avaient prévu une séance d’explosion armés d’une tong en plastique vont être déçus 😉

Voilou! Et surtout profitez bien de votre voyage!

Anophèles (source internet : article médical de Zambinou, Mines, Paris)