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Un beau livre de voyage à offrir : Récit d’un joueur itinérant

Qui a dit que les blogueurs ne savent pas raconter de belles histoires ? Un aigri sans doute. S’il récidive, mettez-lui le livre de Jonathan Salamon « Récit d’un joueur itinérant » entre les mains. Peut-être y réfléchira t-il avant de sortir de nouvelles âneries.
A regrets, je n’ai jamais rencontré Jonathan dans la vraie vie. Les kilomètres et les voyages nous éloignent. Mais je le suis depuis fort longtemps. Virtuellement. On échange régulièrement via les réseaux. Nous avons en commun cet amour de la belle langue. Il la manie avec plus de délicatesse, les erreurs de français en moins 🙂 Mais Jonathan a fait bien plus que de noircir des pages virtuelles, il a fait ce que je rêverai de réaliser un jour. Écrire un livre. Et pas n’importe quel livre. Un beau livre. Un livre humain. Le sien.
Je suis Jonathan depuis ses premiers articles sur son blog World Poker Trip que je parcourais déjà avec plaisir. Une promesse de voyage au long cours grâce au poker qui devint, peu à peu, une belle promesse de rendez-vous littéraires sur la toile. Car Jonathan sait écrire. Et pas seulement un article de blog. Il sait vous transporter dans son monde fait de rencontres, de joies, de déceptions, de réflexions, de promesses de liberté et de l’ivresse de la route. Un voyage où les paysages grandioses que l’on devine derrière ses mots laissent la place à l’homme et la société qu’il parcoure.

Avis sur le livre : Récit d’un joueur itinérant

 

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C’est un récit vrai, sincère, léger. Léger dans le sens où celui-ci se lit facilement ; on ne se perd pas dans des métaphores poussiéreuses et mal agencées. Un style simple, concis, efficace, dynamique. A la lecture, les pages défilent, les heures passent et le voyage de Jonathan avance et se transforme sous nos yeux. Ce voyage étant lié, à la base, au poker, Jonathan a gardé, comme sur son blog, les descriptions de ces parties de cartes, facilement reconnaissables car en couleurs, où il décrit les stratégies en place. Ces passages, s’ils vous ennuient, se sautent facilement mais, rassurez-vous, ils ne constituent en rien la majeur partie de l’aventure. Et puis, le portrait psychologique réalisé par Jonathan sur les joueurs qu’il a en face de lui en dit long sur ses bonnes capacités d’analyse. Les cartes dévoilent la personnalité de celui qui les tient en main. Jonathan y lit l’avenir, le sien, comme celui des autres, avec plus ou moins de réussite, telle un diseuse de bonne aventure.

Le livre est habilement découpé en 3 grandes parties : L’exil, l’envol, l’atterrissage. Et ce voyage, à mon sens, qui l’emmènera du Brésil jusqu’aux portes de Vegas (dans une suite à venir), commence véritablement lorsque Jonathan s’offre une moto qui deviendra sa compagne à deux roues la plus fidèle. Elle lui apporte un vent de totale liberté qui lui manquait alors. Il n’est plus seulement ce jeune gringos aux yeux bleus qui passe ses nuits à dépouiller – ou à se faire dépouiller- en jouant au poker dans des lieux parfois mal famés. Il devient, malgré lui, cet espèce de symbole du mâle libre, conquérant, charmeur, les cheveux au vent, les poches remplies de billets de $ facilement gagnés. Serai-je un peu jaloux ?

Difficile question. Jeune adolescent, qui n’aurait pas aimé être Jonathan. La promesse de 1000 aventures à 100 à l’heure. L’insouciance des premières heures. L’argent comme un moyen et non un fin. Adulte, ayant moi-même connu l’ivresse de la solitude des sentiers et l’appel de l’aventure, il restera toujours en moi cette flamme de l’appel de la route. Cet appel que Jonathan sait savamment entretenir de la première ligne jusqu’à la dernière de son récit.

Un récit que je conseille absolument. Si vous avez, comme moi, regardé un jour la route qui file à l’horizon, en vous demandant ce qu’elle pourrait vous apporter, alors ce livre mérite amplement sa place à vos côtés. Un beau cadeau à offrir à tous les amoureux des aventures sincères, car profondément humaines, et du voyage.