Chili Patagonie – les terres du bout du monde

Il y a des espaces où chaque homme sent que son âme a un jour vagabondé La Patagonie est de ces refuges. De ces refuges où on se sent à sa place. A la bonne place. La place des errances méditatives. Chaque marche est une réflexion et chaque réflexion se retrouve dans une marche. Les immensités où s’entremêlent à toute heure les quatre saisons sont comme un baume à tout coeur que la vie a un jour écorché. Ce coeur qui serpente entre menaçantes montagnes et chaleureuses vallées, lacs turquoise et bleus glaciers, routes interminables et éparses forêts, le voici.
Le voici ici. Ici enfin. Enfin libre. Libre de cette liberté que seul sait offrir la Patagonie à ceux qui vraiment la désirent et qui vraiment la méritent.

La route s’enflamme des premiers rayons alors que nos pas la quittent.

Sous les ultimes adieux colorés d’un arc en ciel flamboyant irradiant les eaux du fjord Ultima Esperanza, nous entamons avec regrets le chemin du retour. Patagonie. Torres del Paine. Noms mythiques qui se savourent tel un frais pisco sour. Patagonie. Terre bénie de toutes les aventures. Terre de tous les aventuriers ébahis. Terre de légende, légende de la Terre, tu ne m’as ni déçu, ni surpris, tu m’as tout simplement ébloui. Je suspends pour toi le temps et l’instant où je couche mes mots par écrit. Par delà la vitre, tes couleurs me paraissent toujours surréels. Tes paysages sortis d’un recueil de conte de mon enfance.

Alors que je laisse le mythe derrière moi, sur les sentiers venteux de la boucle W, en Patagonie mon coeur bat encore. Il bat de nouveau. A jamais libre. Alors qu’ici mieux qu’ailleurs résonne ces mots. Mes mots.

Pars maintenant. Marche seul.

Jamais ne te retourne. Seul le calme ici te retrouve.

Et de cette calme force en ces lieux rassasié, je me questionne. Suis-je prêt ? Suis-je enfin prêt de corps et d’esprit pour l’Ojos del Salado. Second sommet d’Amérique. Colosse du Chili contre molosse polonais.

La pluie fouette la route. Chevaux sauvages côtoient guanaco et moutons sur des espaces sans limites. De ce tambour de grêle et de gouttes, sa question me revient et les doutes me hantent.

Cette question transperce ma nouvel assurance. Ma soif de conquête. Ma conquête de gloire et mon orgueil peut-être. Cette question qui trouve écho dans les contreforts de lointaines forteresses enneigées. Une question simple. Simple comme un appel délicat. Un délicat baiser. Elle me hante ta question. Elle me hante, tu le sais. Elle me noue la gorge. Alors je me la pose tout bas, tel un sermon. Une ancienne prière.

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